Voici l’ordonnance sur les taverniers ou marchands de vin de CorbieStatuts des taverniers de CORBIE

Bien avant la révolution, les taverniers de Corbie étaient soumis à quelques obligations, voici un extrait des statuts des taverniers de Corbie

Article 1 : Obligation d’avoir de bonnes mesures. Que nul ne soit assez « hardy » pour mesurer le vin avec des
mesures ” qui ne soient bonnes, justes et loyaulx ” et marquées du sceau de l’abbé sinon l’amende était de 60 sous.

Article  2Que les pots soient assez grands pour que l’on puisse « porter le vin aux hostes qui boivent esdits lieux sans répandre » et que ces pots aient une bourute (c’est à dire un point de repère  indiquant la mesure). Amende de 60 sous et confiscation des pots

Article 3 et 19 Les vins taxés. : Défense de vendre les vins avant que le prix n’en-ait été fixé « afforé par les prévôt et  échevins de la ville. Les taverniers peuvent le « vendre à plus bas prix se il leur plait sans meffaict ))

Article 6 : Le crieur qui « affore » va au cellier et voit le tonneau que l’on veut afforer. Amende de 20 sous

Article 4 : Les mesures ne vont pas au dehors. Que nul tavernier ne prête ses mesures « pour porter hors de la ville » sans la permission du prévôt. Amende de 60 sous

Article 5 : L’acheteur peut aller au cellier. Toute personne qui veut aller avec son pot au cellier où sont les vins pour en avoir peut le faire en payant comptant. Amende de 60 sous

Article 8 : A chandelle de cire. Les taverniers iront tirer leur vin « en chandaille de cire ».  20 sous d’amende

Article 10,11, 13 : Défense de mélanger les vins. Les marchands de vin ne doivent ajouter aucune mixture à leurs vins, ni mettre les vins étrangers avec les vins français dans un même cellier, ni ceux du Beauvaisis avec ceux du château d’Agrimont (?), ni mélanger les vins étrangers ou autres avec les vins français nouveaux, sans la permission de l’abbé. Amende de 60 sous.

Article 14 : Ne pas se soustraire au droit de marché(tonlieu). Que nul ne décharge ou fasse décharger des vins à Corbie sans la permission des gens de l’abbé ou du fermier du tonlieu « afin que les droits de monsieur l’abbé)) y soient gardés ». Amende de 60 sous

Mauvais payeurs. Le client qui ne paie pas son dû, son « escot » chez le tavernier ou le pâtissier est passible de cinq sous d’amende et « d’estre huit jours en prison fermée » si le tavernier porte plainte en temps voulu. L’amende est de 60 sous pour les forains (étrangers).

Le paiement doit s’effectuer dans la journée. Si le débiteur n’a point d’argent il peut dire « Je suis de la ville je vais quérir gage en ma maison ». Ce gage doit être apporté avant le soleil couché ou le lendemain à midi. Quant aux étrangers on les garde en prison jusqu’au paiement de l’amende.

Article 17 : La cloche annonce la fermeture des tavernes. Défense aux taverniers de retenir les clients, les« vineurs » après la dernière cloche sonnée. Amende de 60 sous.

Article 18 : Jeux de dés de nuit interdits. Le tavernier ne doit pas souffrir de jeux de dés de nuit en sa maison. Si quelqu’un veut passer outre à sa défense, il en avertit le prévôt ou les sergents de ville « autrement il ne sera mie excusé ». Amende de 60 sous.

Article 20 : Chaque tavernier doit à l’église un setier d’afforage et un setier de tonlieu pour chaque pièce de vin mise en vente.

Toute personne qui vend du vin en détail ou en gros en la ville et échevinage de Corbie et à la Neuville doit à l’église un setier de forage et un setier de tonlieu pour chaque tonneau vendu.

Article 21 : Dans la vente en gros le droit est payé moitié par le vendeur,  moitié par l’acheteur. Personne n’est exempt de cet impôt, ni les hospitaliers, ni les gens de religion, ni les nobles

Les marchands de vin devaient encore à l’abbaye le droit d’enseigne ou de bouchon de verdure (rameau que l’on plaçait comme enseigne au dessus de la porte des tavernes.)  , 2 sous de la St-Jean-Baptiste à Noël, et 2 sous de Noël à la St-Jean. Ajoutez-y le droit d’issue ou de sortie des vins, la dîme de vin, groupez tous ces droits de dîme de pressurage, de tonnelieu, de forage, d’issue, d’enseigne.

On trouve également écrit dans les archives que

“La consommation abondante du vin à Corbie a fait dire que les habitants étaient enclins à en abuser.”

Source : Bulletin des antiquaires de la Somme