Jean-Louis Baudelocque, originaire d‘Heilly dans la Somme était Médecin-accoucheur et membre de l’Académie de médecine, il fut conseiller de l’Académie de chirurgie et professeur à la Faculté.
Il est considéré comme celui qui a annoncer les principes sur l’art d’accoucher.
Bien que mieux connu pour son forceps et le pelvimètre externe, sa plus grande contribution fut probablement ses écrits d’obstétrique et l’enseignement de l’obstétrique à une génération de sages-femmes et de jeunes médecins.
État civil
Jean-Louis Baudelocque est né dans la commune d’Heilly le 30 novembre 1745.
Il était le fils :
- de Jean Baptiste Baudelocque 1718 Heilly-1785 Heilly issu d’une famille de Charon, maître en chirurgie,
- et d’Anne Marguerite Levasseur 1716 Millencourt,-1784 Heilly
Acte de naissance de Jean-Louis
http://archives.somme.fr/ark:/58483/a0112614132170l7gjf/1/185
Jean-Louis est le 3éme enfant d’une fratrie de 10 enfants :
- Marie Anne Josephe Dite Joséphine BAUDELOCQUE 1743-1808
- Félix Honoré BAUDELOCQUE 1744-1794
- Jean Ferdinand BAUDELOCQUE 1747-
- Jean Baptiste BAUDELOCQUE 1749-1800
- François Dominique BAUDELOCQUE 1752-1755
- Marianne BAUDELOCQUE 1752-1752
- Marie Madeleine Félicité BAUDELOCQUE 1755-
- Marie Rose (Rosalie) BAUDELOCQUE 1757-
- François Antoine BAUDELOCQUE 1759-1837
Jean-Louis Baudelocque se maria une première fois le 6 avril 1777 à Paris avec Andrée de VULLIER OU de RULLIE elle décédera en janvier 1787.
La famille d’Andrée fabrique des mannequins de femmes enceintes pour les démonstrations dans les cours d’accouchements.
Jean-Louis Baudelocque se remaria un an après le 14 septembre 1788 à la paroisse Saint Jacques d’Amiens avec Marie Catherine Rose LAURENT (1759- 1835). Il prendra pour témoins :
- Nicolas Benoist Baudelocque Notaire royal et apostolique au bailliage d’AMIENS,
- Jean Ferdinand Baudelocque (son frère) Procureur au baillage d’Amiens
- Felix Honoré Baudelocque (son frère) Médecin militaire au régiment de Mailly
De cette union 5 enfants naitront :
- Alexandrine Aglaë BAUDELOCQUE
- Rose Eglantine Marie Louise BAUDELOCQUE 1789-1832
- Emile Louis Jean Baptiste BAUDELOCQUE 1791-
- Esther Joséphine Félicité BAUDELOCQUE 1791-ca 1861
- Emile-Louis Alexis BAUDELOCQUE 1796-1863
Études
C’est son père, chirurgien de campagne qui l’initiera à l’art de la chirurgie.
Jean Louis fit ses études à Paris à l’Hôpital de la Charité, au faubourg Saint-Germain, avec Solayrès de Renhac (1737-1772), un maître d’obstétrique réputé.
En 1772, à la mort de Solayrès de Renhac, Jean-Louis Baudelocque assure son enseignement et recueille les manuscrits de ses cours dans une époque dans laquelle la science obstétricale est en plein renouveau.
L’enseignement de l’art des accouchements est devenu un enjeu important, en effet depuis 1760, les administrateurs de l’État incitent à ouvrir dans les provinces des cours d’accouchements. Pour Jean-Louis, l’obstétrique est sans aucun doute une discipline pleine d’avenir.
Son parcourt
En 1775, Jean-Louis Baudelocque publie la première édition d’un manuel destiné à l’enseignement des sages-femmes : Catéchisme sur l’art des accouchements pour les sages-femmes de la campagne, fait par l’ordre et aux dépens du gouvernement. Il se sert notamment des manuscrits légués par Solayrès de Renhac. Ces manuscrits sont ainsi sortis de l’oubli. Cela deviendra la bible de plusieurs générations d’accoucheuses.
En 1776 Baudelocque est reçu maître en chirurgie par le Collège de chirurgie de Paris avec une thèse sur la symphyséotomie. (sectionner la symphyse pubienne de certaines parturientes, par division des ligaments et des os cartilages qui unissent le pubis, pour élargir le bassin afin de laisser passer le fœtus)
en 1777, le chirurgien Sigault pratique la première symphyséotomie proclamée réussie par la Faculté. Cette opération est pratiquée ensuite dans toute l’Europe par des praticiens avides de gloire.
Mais Baudelocque considère assez vite que cette opération est dangereuse et surtout inutile et lui préfère la césarienne.
Il publie en 1781 et 1789 les deux premières éditions de son traité savant L’Art des accouchements en deux tomes. Il devient célèbre pour son forceps et sa pratique de la césarienne et l’invention du pelvimètre, qui permet de mesurer le diamètre antéro-postérieur externe (“diamètre de Baudelocque”), afin de déterminer les patientes chez lesquelles pourraient être rencontrées des difficultés à la naissance.
Jean-Louis Baudelocque sera titulaire de la première chaire d’enseignement de la Maternité de Port-Royal et il fit de l’obstétrique une discipline scientifique.
Il effectue 1700 à 2000 accouchements par an
En 1798 (an VII), trois chaires d’accouchement (deux théoriques pour les étudiants et les sage-femmes) et une clinique furent prévues lors de la création de l‘École de Santé à Paris. Cette dernière ne fut créée qu’en 1833 et les deux chaires théoriques, l’une revint à Alphonse Leroy (1742-1816), un rescapé de l’ancienne Faculté de Médecine. La seconde fut donnée à son ennemi Jean-Louis Baudelocque membre de l’Académie Royale de chirurgie. Il fut nommé chirurgien professeur en chef à la Maternité.
La réputation de la maternité qu’il crée à Port-Royal, comme celle de son école de sage-femmes, ne sont plus à faire, aujourd’hui encore, après plus de deux siècles d’existence.
Mais, il ne sera pas nommé professeur on lui préférera un incapable du nom de Leroy, dont il devint simplement l’adjoint.
C’est cependant Baudelocque qui attirera les élèves par ses cours consciencieux et clairs, comme il attirera aussi la clientèle par sa science et sa dextérité d’accoucheur; ses capacités lui vaudront la haine de ses concurrents, mais également la situation de chirurgien en chef de la Maternité.
Mais début 1800, un médecin accoucheur du nom de Jean François SACOMBE, qui est opposé à la césarienne intente un procès à Jean-Louis Baudelocque. Il accuse Baudelocque d’infanticide. En 1804, SACOMBE finira par perdre son procès.
En 1806, Jean-Louis Baudelocque est nommé titulaire de la chaire d’obstétrique, par Napoléon. C’est la première chaire de spécialité médicale en France. Baudelocque fait largement place, dans son service de la Maternité de Paris, à Marie-Louise la Chapelle, sage-femme de grande réputation. Grâce à des cours prodigués dans toutes les maternités, Baudelocque et ses successeurs ont surtout amélioré la formation professionnelle des accoucheuses.
Il a été considéré le plus éminent obstétricien français de son temps.
Il fut le médecin accoucheur des reines d’Espagne, de Hollande, de Naples, et de toutes les Dames de la Cour.
Il avait même été choisi pour mettre au monde l’héritier du trône attendu par Napoléon et l’impératrice Marie Louise d’Autriche. Malheureusement Jean Louis décédera avant, frappé par une congestion cérébrale.
Le forceps de Baudelocque est devenu populaire jusqu’en Amérique.
Décès
Jean-Louis Baudelocque est mort le 2 mai 1810 à Paris dans le 6°arrondissement, 16 rue Jacob.
Il a été inhumé au cimetière de l’Ouest de Vaugirard, puis exhumé en 1937 pour cause d’expropriation au motif du percement du boulevard Pasteur actuel. Il sera alors inhumé le 17 août 1939 au cimetière du père Lachaise où il repose dans la 45e division
Ses écrits
Il est l’auteur de nombreux traités dont:
-Principes sur l’art des accouchements, par demandes et réponses, en faveur des élèves sages-femmes de la campagne, 1775
-(la) An in partu propter angustiam pelvis, impossibili, symphysis ossium pubis secanda ? [Theses anatomico-chirurgicae, Parisiis], M. Lambert (Paris), 1776,Texte intégral
-Principes sur l’art des accouchements, par demandes et réponses, en faveur des sages-femmes de la campagne, Méquignon l’Aîné (Paris), 1787, Texte intégral
-L’Art des accouchemens,nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée, Desprez & Méquignon l’ainé (Paris), 1789, 2 vol.Tome premier, Texte intégral Tome deuxième, Texte intégral
-L’art des accouchements en 1781
-Principe sur l’art des accouchements, par demandes et réponses, en faveur des élèves Sages-Femmes de la campagne, précédé de l’éloge de l’auteur par Monsieur Leroux et d’une notice sur sa vie et ses ouvrages par monsieur Chaussier, édition Méquignon l’aîné, 1812. Scannérisation du texte de l’édition de Paris
Hommages
Baudelocque a laissé son nom à la maternité de Port-Royal à Paris.
Médecin de l’hôpital des Enfants malades, il laissera en 1890 son nom à la clinique Baudelocque. En 1966 sera édifiée la maternité Port-Royal. Les deux fusionnent en 1993 (Paris 14e). Avenue Denfert-Rochereau existe aujourd’hui une école de sages-femmes portant son nom
En 1976, on donna le nom de rue Baudelocque à une rue d’Heilly son village natal.
Une rue d’Amiens porte également son nom.
En 2010, à l’occasion des journées du patrimoine une plaque a été posée sur sa maison natale à Heilly, 2 rue Notre-Dame

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