22 juillet 1938 inauguration du memorial de Villers-Bretonneux / Fouilloy

Carte postale : 22 juillet 1938 inauguration du mémorial de Villers-Bretonneux / Fouilloy

Inauguration du mémorial

Cet article fait suite à l’article sur le mémorial national Australien de Fouilloy / Villers-Bretonneux

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Le roi George VI, la reine Elizabeth, le vice 1er ministre australien Sir Earle Page et le président de la République Albert Lebrun

Le roi George VI, la reine Elizabeth, le vice 1er ministre australien Sir Earle Page et le président de la République Albert Lebrun

Le mémorial a été inauguré le 22 juillet 1938 par le Roi George VI d’Angleterre, et la reine Elizabeth, le premier ministre australien Sir Earle Page, et Albert LEBRUN, président français.

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Le discours du Roi George VI a été retransmis directement en Australie.

Lors de la cérémonie d’inauguration, le roi termina ainsi son discours :

« Ils reposent en paix, tandis que tous les monuments aux morts d’Australie veillent sur eux et les gardent. »

La venue des souverains au pays picard a déplacé une foule énorme, Amiens, Arras, Abbeville, Villers-Bretonneux n’avaient plus une chambre de libre à offrir au voyageur. Tous les hôtels étaient occupés par les anciens combattants de la British Legion, et par les anciens combattants australiens. Des personnes ont même étaient obligé de dormir dans des cafés, des wagons ou encore dans les gares.

La veille de l’inauguration la garde royale a donné un concert dans les parcs d’Amiens ainsi que dans les rues.

Et le matin, toute cette foule s’est mise en marche, pour se porter sur le parcours du train royal sévèrement gardé par les gardes mobiles et les gendarmes, comme les ponts où nul n’était admis à stationner ou essayer de gagner Villers-Bretonneux, par la route ou par la voie ferrée.

Mais les trains, à partir d’une certaine heure, ne s’arrêtaient plus dans la gare qui et était tendue de lourdes draperies grenat, ornée d’hortensias mauves, et la circulation automobile avait été détournée. Seules pouvaient franchir les barrages de police, les personnes munies de laissez-passer spéciaux.

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Les troupes qui ont formé des faisceaux dans les prés, ont reçus à la fin de la matinée, l’ordre de les rompre, et 4.000 fantassins des 8°, 39° et 129° régiments d’infanterie, appartenant à la 5e division, l’arme au pied, s’échelonnaient de la gare au Mémorial, presque au coude à coude, pour rendre les honneurs aux souverains et au président de la République.

Leurs camarades, cependant, se massaient devant et à l’intérieur du cimetière, ou au pied du Mémorial. Sur les chaises qui leur ont été réservées, les invités, déjà, commençaient à prendre place.

La brume qui, jusqu’alors, a estompé le paysage harmonieux, lentement se leva, et le soleil semblé près de percer.

Sur le quai de la petite gare de Villers-Bretonneux, le président de la République, dont le train avait quitté la gare des Invalides dix minutes après celui du roi fut accueilli par MM. Georges Bonnet et Albert Sarraut.

Il était accompagné de MM. Jeanneney, Herriot, Daladier, Campinchi, Guy La Chambre, Champetier de Ribes, du maréchal Pétain, des généraux Nollet, Joffre, Vuillemin et de l’amiral Darlan.

Après avoir traversé le village où, derrière la haie des troupes, le Conseil municipal, en habit, les salua et où les fanfares faisaient entendre des airs patriotiques, le cortège officiel s’arrêta devant un cénotaphe où, en langue anglaise, est gravé l’éloge de ceux dont le souvenir vivra toujours.

Là, un général australien, au grand chapeau relevé accueilli le président, puis le guida par une lente montée entre les tombes des soldats australiens, à la rencontre du roi et de la reine d’Angleterre, arrivés à 13 h. 20.

Le roi et le président de la République s’avancèrent lentement entre la double haie des vétérans australiens.

Le roi a accueilli le président français au seuil du cimetière.

Il y avait beaucoup de chants d’oiseaux que les clairons sonnant le garde-à-vous, puis la Marseillaise jouée par des grenadiers les ont fait taire.

Sir Earle Page, au nom du chef du gouvernement australien a demandé l’autorisation au souverain de dévoiler le monument.

Sa majesté prononça alors, en Anglais, son discours avec une voix grave, de façon lente avec de nombreuses pauses, le président LEBRUN, longuement acclamé, rebondi à ce discours par le sien; et Sir Page conclu par le sien.

Le rêvèrent George GREEN récita les prières, Mgr MARTIN, évêque d’Amiens prononça les mots de bénédictions.

Les grenadiers jouèrent la sonnerie aux morts.

Le roi et le président français déposèrent leur gerbe rouge sur les marches du monument, puis les hymnes nationaux raisonnèrent une dernière fois.

 

Parmi les nombreuses personnalités anglaises qui étaient présentes, on notera sir Cyrill Nowald, chef d’état-major général de l’aviation anglaise, arrivé en avion du Bourget, d’où il était parti à 14 h. 05, et M. Hore Belisha, ministre de la guerre britannique, arrivé en avion à Amiens à 11 h. 15.

Le roi et la reine avaient attendu le chef de l’État au rond-point, c’est avec lui, quatre officiers australiens, sabre au clair, ouvrant la marche du cortège, qu’ils gagnèrent la tribune royale.

A 13 h. 56, la cérémonie d’inauguration proprement dite commença. Accompagnées par la musique des Gardes, des jeunes filles chantèrent un cantique, puis des hommes, qui se tenaient de chaque côté de la Tour, arrachèrent brusquement le voile, aux couleurs australiennes, qui masqué l’entrée du Mémorial.

Alors, apparaît la grille encadrée de deux colonnes blanches, qui supportent un éventail de pierres.

Sir Earle Page prononça une émouvante allocution, puis le roi se leva et posa sur un pupitre, placé devant lui, les feuillets de son discours.

Il parla d’une voix lente et grave, au milieu d’un immense recueillement.

Après lui, M. Albert Lebrun prononça à son tour une courte allocution.

Après la sonnerie « Aux morts », exécutée par les clairons et les tambours, sur un rythme très lent, retentirent à nouveau des cantiques, puis le roi, la reine et le président de la République quittèrent leur enceinte, pour aller déposer des gerbes de pavots rouges sur les marches du monument.

La Reine, à qui l’on a offert un bouquet de coquelicots qu’elle tient dans sa main droite gantée, le jeta sur la première marche.

Comme ils atteignent le rond-point pour se séparer, on entend à nouveau les hymnes nationaux qui immobilisent la foule. Les musiques se taisent, les anciens combattants et les invités poussent de nouveaux vivats, tandis que le président de la République prend congé des souverains pour regagner la gare de Villers-Bretonneux, où l’attend son train qui, à 15 h. 10, repart pour Paris.

Quelques instants plus tard, les souverains salués par les autorités présentes, montent dans la voiture royale et se dirigent vers la gare.

Sur tout le parcours encore, et jusqu’à la petite station, une foule délirante acclame le Roi et la Reine d’Angleterre qui prennent place, aussitôt arrivés, dans le train royal, lequel quitte la gare pour Calais

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Les discours

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La vidéo d’époque de l’inauguration

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