Naissance et enfance de Nicolette BOELLET

Nous sommes à Corbie vers la fin du XIV ° siècle, Robert BOELLET, maître menuisier de l’abbaye de Corbie, a épousé Marguerite MOYON, qui était veuve et sans enfant, mais ces derniers n’arrivent pas à avoir d’enfant et cela depuis plusieurs années. Ce couple modeste est très pieux et ils prient jours après jours Saint Nicolas, afin que celui-ci leur donne une descendance.

Ces prières furent entendues, Marguerite MOYON alors âgées de 60 ans tomba enceinte et mit au monde une petite fille le 13 janvier 1381. Ils lui donnèrent le prénom de Nicolette, par reconnaissance à Saint Nicolas qu’ils avaient tant prié.

Nicolette BOELLET est née à Corbie le 13 janvier 1381, rue de la chaussée devenue par la suite rue Saint Albin et de nos jours rue Faidherbe.

 

maison natale sainte colette Corbie

Maison natale de Sainte Colette

puits de Nicolette BOELLET à Corbie 80800

Elle se fera appeler sous son diminutif : Colette.

Sa mère, très pieuse se confessait et communiait au moins une fois par semaine, et avec son mari Robert BOELLET, ils s’appliquèrent à inculquer à Colette une éducation religieuse accordant une grande place à la Passion du Christ.

Robert et sa pieuse compagne Marguerite, furent pénétrés par une vive reconnaissance envers Dieu. Et leur ferveur déjà grande, se renforça.

Robert devint pacificateur de tous les différents qui s’élevaient entre les concitoyens, il visait à rétablir la paix entre tous. Par charité chrétienne, il alla même jusqu’à abandonner une maison pour des femmes égarées.

Nicolette était entourée de toutes ces valeurs de charité chrétienne et de piété.

A 4 ans, Colette vécut de prière perpétuelle et aida les pauvres. Elle avait déjà une très haute connaissance de Dieu.

Elle se forma jours après jours à la piété chrétienne.

La charité lui inspira des sacrifices.

Elle mit en œuvre très jeune la théorie de la mortification, souvent elle se priva d’aliments qui lui était destinés pour les donner, en aumône, aux pauvres elle alla même jusqu’à rendre son sommeil difficile en mettant des morceaux de bois ou des branches sous son matelas.

Plus tard elle montra une grande intelligence pour rendre services aux pauvres, elle alla jusqu’à les laver et les réchauffer au foyer paternel, même les lépreux.

A 7 ans, elle commença à faire 1 heure d’oraison (formule de prière destinée à supporter la pratique collective) par jour.

À 9 ans, elle reçut la révélation de l’esprit de l’ordre franciscain et la nécessité de le réformer. En plus de cela, elle apprit à lire et à écrire.

Dans les années de son enfance, il lui arriva un accident grave et se blessa à la jambe avec la cognée (sorte de hache) de son père. Elle eut une blessure profonde, mais ne s’effraya pas du sang qui coula, lia elle-même sa jambe avec un mouchoir et chose étonnante elle put marcher, et peu de temps après en retirant son mouchoir sa plaie fut guérie, ceci fut interprété comme une guérison miraculeuse,

Son Esprit grandissait très vite, mais malheureusement son corps resta très petit. Cela lui donna un sentiment d’impuissance, car si frêle elle ne put ni porter ni aider sa mère, devenue impotente à cause de sa grande vieillesse. Colette décida de faire un pèlerinage à Notre Dame de Brebiéres dans la ville d’Ancre (de nos jours Albert), et en ressorti miraculeusement grandie de taille.

Puis elle reçut un autre don, bien plus merveilleux selon Colette, la connaissance complète de l’ordre de Saint François ainsi que son esprit de pauvreté et de sacrifice. Elle y trouva en cela sa vocation.

Mort de ses parents

La mort de sa mère précéda celle de son de père à Noël 1399.

Son père eu l’honneur sur son lit de mort de recevoir la visite de l’abbaye de Corbie, désolé de laisser son enfant seule, si jeune, il demanda a Raoul de Roye de bien vouloir être le tuteur de Colette alors âgée de 18 ans, ce qui lui fut accordé en raison de ses bons et loyaux services.

La première demande de Colette à son tuteur fut de demander l’autorisation de se dépouiller de tout ce que ces parents lui avaient laissé.

Puis Colette habita Amiens, pour se rapprocher du père BASSAND, prieur du couvent des Célestins d’Amiens, il devint rapidement un guide pour elle. Ses deux âmes, dit-on, restèrent toujours en communication, si bien que lors de sa mort 2 ans avant Colette, elle en eu la révélation.

Colette fut très vite des progrès et avança rapidement dans l’union avec Dieu, ils reconnurent très vite que Colette était faite pour la vie religieuse. Mais son tuteur avait d’autres pensées, il lui avait trouvé un parti convenable. Il la pressa d’accepter, mais elle refusa constamment. Puis il lui proposa encore d’autres jeunes gens des premières familles de Corbie qu’elle refusa encore et encore.

Elle lui parla avec tant de force, avec tant de sentiments que l’abbé de Corbie dut reconnaître en elle une de ces âmes privilégiées dont parle Jésus Christ. A ce moment, il accepta enfin qu’elle se dépouille de tout l’héritage paternel en faveur des pauvres.

A cette époque vers 1400, la jeune orpheline et volontairement pauvre chercha un ordre religieux proche de ses croyances, mais ne trouva aucune communauté qui puisse rassasier son grand cœur d’humilité, de pauvreté et de sacrifices.

En attendant les lumières divines elle se réfugia chez les Béguines, dont la plus grande maison est à Gand dans le couvent des Clarisses. Ce sont des femmes retirées du monde, qui vivent dans des maisons contiguës à l’intérieur d’une enceinte qui ne leur est pas permis de franchir sans le consentement de la mère supérieure. Mais Colette trouva cette vie trop douce.

Donc la future Sainte-Colette retourna à Corbie dans une communauté religieuse de la rue de la boulangerie près du Pont Neuf. Elle entra dans ce refuge afin mener une vie plus parfaite, pour éviter les dangers du monde et se mettre à l’abri de la corruption.

Malheureusement, Colette n’était pas pleinement satisfaite, elle ne trouva pas le repos de son âme, elle n’y resta qu’un an. Elle n’avait pas, selon elle, assez de sacrifices à faire.

Elle partit vers un couvent de Bénédictines qui gouvernait l’Hospice de Corbie et c’est en priant devant une icône de Saint François qu’elle y vit un appel du Saint.

Puis elle apprit qu’à Pont Saint Maxence, il y avait un couvent de Clarisses, elle y offrit ces services. Mais ces Clarisses étaient des Urbanistes; il n’en existait plus d’autres. Elles étaient nommées ainsi car elles adoptaient les adoucissements à la règle permis par le pape Urbain IV.

Mais Colette s’aperçut vite ces pratiques dérivèrent, et que une concession après l’autre, il ne resta plus rien de l’esprit primitif. Elle qui voulait n’être que la servante des pauvres Clarisses, dans la rigueur et dans l’austérité, elle fut déçue et revint triste et désolée.

Elle se retrouva seule avec sa grande foi, le Père Bassant était depuis longtemps parti en Italie, et les pères qu’elle pouvait rencontrer étaient tous insuffisants pour une âme aussi élevée.

Elle ne se laissa pas abattre par ces essais et tentatives infructueuses, elle souffrit mais ne se laissa pas abattre par 7 années de recherches vaines.

 

Lire la suite : Entrée en réclusion de Sainte Colette >>