Dans tout le moyen âge, l’art de la serrurerie paraît avoir été très prospère en Picardie. Le plus ancien monument qui en subsiste est la belle grille du XIIIe ou du XIV° siècle qui ferme le chœur de la basilique de Saint-Quentin.

Jean-Baptiste VEYREN ou VEYRENC, surnommé Vivarais, était un serrurier et un ferronnier d’art français du XVIIIe siècle,

Jean-Baptiste connu comme un illustre ferronnier de Corbie, n’était pas natif de Corbie,

Sa naissance

Il est né en Ardèche, le 25 décembre 1707 à Villeneuve-de-Berg à une trentaine de kilomètre de Montélimar. Il dépend du diocèse du Vivier

acte naissance vivarais jb

Acte naissance Jean baptiste VEYRENC à Villeneuve de Berg, ( BMS 1703-1714 vol 341-07 folio 114)

Jean-Baptiste Veyren est issu du mariage de

mariage qui eut lieu le 8 janvier 1705 à Villeneuve-de-Berg en Ardéche.

De ce mariage sont également issus

Du côté paternel, il est issu d’une ligné de Maréchal, son grand-père Claude VEYRENC 1643-1688, son arrière-grand-père Jean VEYRENC et son arrière-arrière grand-père Étienne (décédé en 1669)  exerçaient tous le métier de Maréchal

Son arrivée à Corbie

Au début des années 1730, Jean Baptiste décida de quitter son Ardèche natale, il partit sur les routes de France

Il arriva à Corbie entre 1730 et 1732 en compagnie d’un autre serrurier Claude BADAROUX, originaire de Bonnevaux (Gard). Cette venue se fit dans le sillage de Pierre de Sabatier et de Louis d’Orléans de La Motte, supérieurs du séminaire de Viviers en Ardèche (le surnom vivarais viendrait de là) puis successivement évêques d’Amiens de 1706 à 1742.

Ce compatriote de Veyren, Claude Badaroux, est né en 1707, il y a souvent confusion avec notre VIVARAIS car lui aussi est surnommé Vivaret, il exerça le même métier avec brillance et est connu comme le parrain d’un Claude Euvremer, et habitait également Corbie en même temps que Veyren. Il s’établit ensuite à Amiens où il forgea, en 1743, la grille latérale de la chapelle Saint-Jean-du-Vœu de la cathédrale.

Badaroux décéda à Amiens, paroisse Saint-Michel, le 12 août 1745, à l’âge de 38 ans. Sa veuve continua le métier de “serrurière”, rue des Trois-Cailloux à Amiens

La première mention de Veyren dans les registres Picards se trouve dans les registres de la paroisse de Fouilloy : où il est cité comme parrain de Jean Baptiste MOREL, le 6 janvier 1735, pour la petite histoire la marraine est  Jeanne PAPILLON, celle qui sera sa première épouse

Il s’installera à Corbie, où Veyrenc deviendra par l’excellence de son métier, un des plus grands artistes serruriers du XVIIIe siècle.

A partir de ce moment, il s’appellera désormais VEYREN, dit “Vivarais“.

En 1735 il dépend de la paroisse saint Jean à Corbie

Ses unions

Le 7 novembre 1736 : Les parents donnèrent le consentement au mariage, devant maître RIGUAUD à Villeneuve-de-Berg

Le 8 janvier 1737, il se maria à Fouilloy dans la Somme avec Marie Jeanne PAPILLON, née vers 1710 à Fouilloy 80,

Marie Jeanne est la fille d’André Papillon, un maître perruquier à Fouilloy 80,  décédera le 24 février 1745 à Corbie, elle sera inhumée dans l’église Saint Albin de Corbie

 

mariage veyren papillon fouilloy

Acte de mariage Veyren/Papillon à Fouilloy BMS 1598-1759 image 176 et 177

 

Ainsi veuf, il se remaria 2 ans plus tard, toujours dans la commune de Fouilloy

Le 3 octobre 1747 il épousera Marie Louise EUVREMER-DUVAL, fille de maître Nicolas EUVREMER, brasseur et marchand de vin à Fouilloy et de Marie-Marguerite ROGEAU

 

mariage veyren duval fouilloy

Acte de mariage Veyren/Euvremer Duval à Fouilloy BMS 1598-1759 image 216

Ce mariage engendrera 2 enfants :

Il avait alors le titre de “maître serrurier aux grands ouvrages de l’abbaye de Corbie

Son Œuvre :

Jean-Baptiste Veyren apprit son métier auprès de son père, maître serrurier, dans les ateliers familiaux de la bastide royale,

Il réalisa, en 1734, la grande grille d’entrée du chœur de l’église abbatiale avec Claude Badaroux.

Mais il est surtout connu pour avoir réalisé les somptueuses grilles en fer forgé formant clôture du chœur de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, en partie d’après les plans de Michel-Ange Slodtz, architecte du roi et en partie sur ses propres dessins. en 1762.

Cathedrale_Notre-Dame_d'Amiens

La cathèdre de la cathédrale d'Amiens, à l'arrière-plan les superbes grilles en fer forgé de Jean Baptiste Veyren.

Grille_Cathédrale_d'Amiens_110608_1

 

Il réalisa également les grilles :

 

chateau henencourt

Château d'Hénencourt

 

Dans l‘abbatiale de Valloires, il réalisa, en collaboration avec le sculpteur Simon Pfaff de Pfaffenhoffen, la suspense eucharistique du maître-autel. Cette œuvre de sept mètres de haut, en forme de palmier, est un véritable chef-d’œuvre, finement décoré de fleurs et de feuilles.

Des ecclésiastiques à la bourgeoisie en passant par la noblesse, tous faisaient appel à lui pour embellir cathédrales, abbayes, églises, châteaux et demeures importantes.

Toutes les « Affiches » et « Gazettes » de l’époque louèrent la qualité et le fini de ses œuvres.

Beaucoup de ses œuvres ont disparu, victimes de la Révolution et des guerres, à l’exception des grandes ferronneries architecturales, encore visibles, à la cathédrale d’Amiens ou encore à l’abbaye de Valloires et il existe encore de belles œuvres de Veyren qui ont traversées le temps dans plusieurs églises et châteaux de Picardie.

Vous trouverez quelques-unes de ces œuvres sur le site richesses en Somme à l’adresse suivante : https://www.richesses-en-somme.com/sculptures/jean-baptiste-veyren/

Fin de la vie de Vivarais

Il décédera le 9 avril 1781, paroisse Saint Albin à Corbie, et sera inhumé le lendemain, à Corbie, dans la Somme à l’âge de 84 ans,

Nicolas Antoine CARON, son petit fils par sa mère figure seul à son inhumation

 

Acte de décés veyren jean Baptiste  dit vivaraisacte décès de Vivarais