Il y avait, au siècle dernier, une usine de Mèches & Veilleuses de lampes en tous genres, la filature et le tissage se faisaient à Corbie.
Il s’agit de la manufacture BULLOT.
Présente en 1855 dans l’Almanach bottin du commerce de Corbie
Elle était située sur le pont de Rome, pont qui sépare Corbie et Fouilloy, le nom de la rue était rue du pont de Rome, qui est devenue à l’heure actuelle rue Jules LARDIERE.
Cette rue se situe donc à la sortie de Corbie pour se rendre vers Fouilloy.
Il ne reste plus rien de cette entreprise aujourd’hui, nous retrouvons à son emplacement des logements collectifs de L’Opsom.
Malheureusement, mes recherches sur cette entreprise de Corbie sont très minces, peu de documents dans les archives, c’est pourquoi dans cet article nous parlerons d’avantage de l’histoire des personnes liées à cette maison que de l’Histoire de la manufacture.
En 1844, la manufacture ne semble pas encore implantée.
La maison de vente de cette usine était sise à Paris, 44 Boulevard Beaumarchais puis plus tard au 106 Boulevard LENOIR à Paris.
Elle fut récompensée lors de l’exposition universelle de 1878, et également en 1889 et 1900 par au moins deux fois la la manufacture recevra la médaille d’argent de l’expo universelle.
En 1855, on retrouve également des traces de l’entreprise à Saint-Léger près de Rouen : sous la dénomination de Bullot père et Fils : filature hydraulique de coton, Beaubourg, 26.
Une affaire familiale
Le premier BULLOT, ou plutôt, les premiers Bullot retrouvés à la tête de cette manufacture étaient un père et son fils, demeurant à Paris, 34 rue de Beaubourg.
Le père : Charles, Antoine, Auguste BULLOT
Son Fils Louis, Joseph BULLOT né en 1817 et décédé avant 1912.
Louis, Joseph BULLOT épousa Marie Béatrix Arthemise BULLOT (1826 – 27/03/1912, dernière habitation : 63 boulevard Voltaire à Paris)
Puis à une date indéterminée, c’est leur fils Jules Ernest BULLOT (né à Rouen le 18 avril 1852 – Décédé le 4 novembre 1906 à Paris) qui prend les commandes de l’usine.
Nous retrouvons à une époque l’usine comme Usine BULLOT – BOUTMY.
Puisque, Jules Ernest BULLOT s’est marié le 4 aout 1880 à Amiens, avec Antoinette BOUTMY (8/6/1858 Amiens – 5/3/1926 Amiens) fille d’un commandant de la garde Nationale et ancien président de tir Amiénois en 1870.
Sur l’acte de mariage il est indiqué que Jules, Ernest BULLOT (le marié) habite chez ses parents à CORBIE. voir l’acte.
Le maire de l’époque à Corbie, Charles DESCAMPS assiste à leur mariage.
Ils s’installeront à Corbie rue du Pont de Rome (maintenant rue Jules Lardiere, comme dit plus haut!), recensement de corbie http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011291151201dotUbo/1/19
Jules Ernest et Antoinette eurent 3 enfants :
- Marguerite Bullot (1881 – 1905)
- Marie-Thérèse Béatrix Victorine Bullot (1890 – 1901) décédée à 11 ans d’une méningite.
- Germaine, Marie, Antoinette, Ernestine Bullot (13/12/1893 Amiens, et décédera chez elle rue Desprez à Amiens), elle héritera de sa Grand-mére.
L’entreprise sera alors connue comme BULLOT – THIBAULT, la dernière fille ayant épousée le 15 juin 1916 à Amiens, Adrien,Marie, Paul, Joseph THIBAULT (18/2/1891- 23/6/1964)
Nous arrêteront volontairement, à ce point la partie généalogique de la famille, les événements familiaux étant trop récents.
Dénomination de la manufacture à travers le temps
1840 à Paris BULLOT Père et fils
1855 BULLOT à Corbie
1861 : B Bulot fils maison de vente 22 rue du temple à Paris
1892 B. BULLOT maison de vente Bd Beaumarchais à Paris
1893 B. BULLOT à partir de cette date la maison de vente est sise Bd Lenoir à Paris
Le 22 nov. 1927 Veuve E. BULLOT Registre du Commerce de la Seine 154 952
Le 1 oct 1928 Veuve E. BULLOT
Le 26 mai 1928 BULLOT-THIBAUT
Le 1931 BULLOT-THIBAUT : Registre du Commerce de la Seine: 398 973
En 1932 Adrien THIBAULT est toujours directeur.
Employés décorés
Après le 16 juillet 1866 le ministre du commerce et de l’industrie, des postes et des télégraphes, accorde des médailles d’honneur aux ouvriers qui comptent plus de 30 années de services consécutifs dans le même établissement.
Au moins 2 ouvriers de l’usine de Corbie l’ont reçu, il s’agit de :
M. Antoine Zacharie PIERRE ouvrier dans la maison BULLOT – BOUTMY à Corbie
M. Jean CANARDEL ouvrier dans l’usine de Corbie en juin 1899
Tristes heures
La manufacture ne sera pas épargnée pendant la première guerre mondiale.
Le 22 avril 1918, première alerte sur Corbie, l’usine BULLOT est détruite par de fortes torpilles, commencement d’évacuation par les Masse et les Rondeau sur des péniches de la chambres de commerce.
Brevet retrouvé
BREVET d’invention attribué aux BULLOT
En 1843 Les Bullot déposent une demande de Brevet à Paris.
cote 1BA10873 pour des mèches propres à l’éclairage
Type de brevet | Brevet d’invention et de perfectionnement de 5 ans |
Titre | mèches propres à l’éclairage |
Année de dépôt | 1843 |
Déposant | BULLOT Charles-Antoine-Auguste/BULLOT Louis-Joseph |
Observations | Les déposants sont père et fils |
Adresse du déposant | Paris (34, rue Beaubourg, Seine) |
Un autre Bullot dit Bullot L’ainé, de son vrai nom Antoine Juste Bullot, fabricant de ferblanterie, dans une maison voisine (Au 26 rue Beaubourg) fera une demande de Brevet d’innovation mais rien ne me permet à l’heure actuelle de trouver un lien entre ces personnes.
Autres informations
Une rue de Corbie portera le nom de rue Louis Joseph BULLOT, mais changera de nom, aujourd’hui nous la connaissons sous le nom : rue André Foucart. Pour connaitre l’histoire de la rue c’est ici
Elle sera baptisée le 8 aout 1894 par Léon Curé, maire de Corbie.
Pour finir quelques documents avec l’entête de la manufacture :
J’ai déjà vue des cartes postales avec pour inscription rue BULLOT à CORBIE, mais je ne me suis jamais demandée où était cette rue ni qui était BULLOT
Mais je ne connais pas trop les rues de ma ville en réalité, à par les grandes artères